Psaume 25, 4-13
4 SEIGNEUR, fais-moi connaître le chemin à suivre, apprends-moi à vivre comme tu veux.
5 Conduis-moi sur le chemin de ta vérité. Enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve, et je compte sur toi tous les jours.
6 SEIGNEUR, souviens-toi de ta tendresse et de ton amour, car ils existent depuis toujours.
7 SEIGNEUR, oublie les fautes de ma jeunesse et mes péchés, mais à cause de ton amour, SEIGNEUR, souviens-toi de moi, toi qui es bon.
8 ¶ Oui, le SEIGNEUR est bon et juste, il montre aux pécheurs la route à suivre.
9 Il guide les gens simples sur le chemin juste. Il leur apprend à faire ce qu’il veut.
10 Chaque enseignement du SEIGNEUR montre son amour fidèle à ceux qui suivent les règles de son alliance.
11 SEIGNEUR, pour montrer ta gloire, pardonne ma faute qui est si grande.
12 Si quelqu’un respecte le SEIGNEUR, le SEIGNEUR lui montre quel chemin choisir.
13 Il vivra dans le bonheur, et ses enfants posséderont le pays.
Sœurs et frères en Christ, chers confirmands,
Le texte que j’ai choisi pour vous accompagner aujourd’hui est un psaume, c’est à dire une prière, un message adressé à Dieu. Ce psaume a au moins 2400 ans et a donc été rédigé en un temps où ce qui était écrit était très important, suffisamment en tout cas pour être précieusement gardé par des générations et des générations.
Ce psaume dit simplement la confiance du psalmiste envers Dieu qui le mène sur son chemin de vie. On pourrait résumer ces quelques lignes dans cette simple phrase mais en s’y arrêtant un peu, on remarque que cela est répété de nombreuses fois et de manière différente. C’est un peu comme si celui qui priait avait besoin de réentendre ces mots, pour finir par les intégrer, les croire et les espérer.
On imagine sans peine que le psalmiste avait besoin de cette confiance car elle le rassurait, elle lui donnait du courage, elle lui permettait de vivre ce qu’il avait à vivre de manière plus sereine.
On sait aussi que ce psaume n’était pas là seulement pour exprimer une idée mais aussi pour la partager. Et il est vrai, la répétition fait partie de cet art qu’on appelle la pédagogie. A force de répéter, de répéter encore et encore, on peut espérer qu’une parole devienne vraie pour celui qui l’entend. Et ce n’est pas les parents de ces jeunes qui me diront le contraire, tant ils ont certainement dû répéter inlassablement des choses et tant ils doivent peut être aujourd’hui encore le faire.
Alors le psalmiste répète que l’on peut faire confiance à Dieu dans des circonstances nombreuses et variées…. Mais aussi, pendant ces trois années de catéchisme, je me suis appliqué à redire cette confiance qui découle de l’amour de Dieu, certes avec d’autres mots que le Psalmiste, mais tout aussi inlassablement.
J’espère simplement que nos 13 jeunes ont retenu que Dieu les aimait et qu’ils pouvaient lui faire confiance. Si cette simple affirmation reste dans leur mémoire, ce sera un pari gagné en ce qui me concerne.
Il leur reste maintenant à en faire quelque chose pour leur vie, jour après jour. Le psalmiste parle lui d’un chemin à parcourir, un chemin qu’il parcourt en compagnie de Dieu. Ce chemin, comme tous les chemins d’homme n’est certainement pas une autoroute toute tracée, droite et plane, dégagée et sans contraintes. Cette route est bien plus un chemin sinueux, vallonné, parfois escarpé, alternant les voies larges et les sentiers étroits. Ce chemin, c’est celui d’une vie avec ses joies et ses peines, ses facilités et ses difficultés, ses raccourcis, ses détours et ses impasses.
Vous les jeunes, vous aurez à parcourir ce chemin, que j’espère le plus long et le plus heureux possible. Vous avez déjà faits quelques kilomètres. Vos parents, vos proches ont été là depuis le début, depuis vos premiers pas ; nous avons aussi fait quelques pas ensemble lors du catéchisme, parfois à marche forcée, parfois à reculons, parfois aussi dans une joyeuse déambulation. Il reste pour vous, comme pour chacun d’entre nous d’ailleurs, un grand nombre de pas à accomplir, de découvertes à faire.
Avec le catéchisme, vous avez peut être découvert que ce chemin, à défaut d’être tout tracé, pouvait mener à Dieu. Vous avez pu découvrir aussi qu’à défaut d’une carte précise, les hommes qui ont marché sur ce chemin ont laissé des récits de pérégrination dans un livre que vous possédez tous, la Bible. A vous maintenant de vivre vos aventures, en vous inspirant de ce qu’ont vécu les précurseurs sur ce chemin qu’on appelle la foi.
Ce chemin, vous pouvez le faire à votre vitesse, seuls ou à plusieurs, mais vous l’avez compris toujours avec Dieu.
Pour illustrer cela, j’ai choisi cette année de le faire avec une mobylette. Un certain nombre d’entre vous savent que c’est une de mes passions et que j’aime partager autour de ce sujet avec ceux qui sont susceptibles de s’y intéresser. C’est de ce coté assez proche d’une de mes autres passions, à savoir la Bible. Je me dis que pour l’un et l’autre, il ne suffit pas d’en avoir une, il faut aussi s’en servir. Et d’ailleurs, il ne suffit pas de s’en servir, mais il faut bien s’en servir. Et pour l’une et l’autre, une fois que vous savez vous en servir, vous pouvez l’apprendre aux autres.
Certains jeunes ont déjà leur cyclomoteur, d’autres attendront encore, d’autres ne s’y intéresseront peut être pas. Dans les années 90, quand j’ai été confirmé, c’était la grande mode de recevoir une mob à la confirmation. Moi, je n’ai commencé qu’à 27 ans, car jusqu’à la fin de mes études, je circulais à pieds ou à vélo. Chaque chose en son temps, c’est aussi un principe que nous pouvons retenir pour nos chemins de vie. Avant de vouloir faire de la mobylette, il faut faire de la draisienne ou du vélo avec des petites roues, puis on peut prendre des vélos de plus en plus grands, en essayant de tenir dessus sans se casser la figure. C’est une question de maturité, de celle qu’on acquiert avec le temps ; c’est aussi une question de confiance, de celle que l’on accorde à ses enfants au fur à mesure.
Les parents ici se souviennent encore peut-être des sueurs froides qu’ils ont eut en laissant partir leurs bambins sur les routes, craignant d’abord qu’ils perdent l’équilibre, craignant ensuite qu’ils ne soient pas assez prudent. Une autre crainte, c’est que son enfant se perde ou choisisse un chemin dangereux. Ou encore qu’il soit imprudent et cause un accident. En cela, ils ressemblent bien à Dieu qui nous voit certainement parfois avec un regard inquiet… heureusement qu’il nous fait un peu confiance, lui le Père céleste. Heureusement que les parents font aussi de plus en plus confiance à leurs enfants pour avancer sur les chemins de leurs vies. C’est aussi ça que de devenir adulte : choisir le bon chemin.
Mais si j’ai choisi aussi la mobylette, c’est parce qu’elle a un élément bien visible, plus visible qu’une automobile où cela est caché sous un capot. Cet élément, c’est le moteur deux temps. Vous remarquerez que c’est un élément qui n’est pas toujours présent sur les dessins de mobylette que m’ont fait les jeunes lors de leur retraite des confirmands. C’est donc un point à développer.
Un temps pour admettre, un temps pour laisser échapper ce qui est en trop, le moteur inspire et expire, utilisant ce qu’il faut pour fonctionner. Si vous ne donnez par d’air à un moteur ou si vous le donnez au mauvais moment ou au mauvais endroit, il ne marchera pas ou marchera mal. Sans rentrer dans la mécanique, c’est comparable à nos vies qui ont bien souvent besoin d’être inspirées. On peut s’inspirer des hommes, on peut s’inspirer de Dieu, dans un mélange qui ressemble étrangement à celui qui fait fonctionner les mobylettes. C’est un mélange composé d’air, d’essence et d’huile, réalisé par le carburateur et aspiré par le moteur. Dans ma comparaison, l’essence, c’est ce qu’on est soi-même, l’air, c’est ce qu’on reçoit des autres et l’huile, c’est cette part de Dieu qui permet à l’ensemble de bien tourner. Il ne faut que 2% d’huile dans un moteur, mais c’est vraiment indispensable si on ne veut pas tout bloquer. Alors oui, faites de temps en temps le plein, sans oublier la part de Dieu.
Un autre élément indispensable, c’est ce que l’on appelle l’allumage. Pour schématiser, c’est l’ensemble de choses qui font que le mélange air-essence-huile va pouvoir, grâce à une étincelle, détonner au moment où il est dans le moteur, ce qui donnera à celui-ci la force de tourner et d’entrainer le reste. C’est donc un réglage assez précis même s’il n’est pas difficile. En comparant à nos vies, c’est l’étincelle de l’amour qui va transformer ce que nous sommes et ce que nous recevons en une énergie capable de nous faire avancer. Parfois, nos vies sont étincelantes, parfois nous avons trop de retard à l’allumage, parfois un peu trop d’avance. L’amour, ça se règle et on apprend avec le temps à affiner ce réglage.
Le point suivant, c’est ce que l’on appelle la transmission. C’est sur une mobylette ce qui transmet le mouvement du moteur aux roues, par l’entremise d’un variateur, d’une courroie, d’une poulie, d’un pignon, d’une chaîne et d’une couronne. Ça semble compliqué dit comme ca mais c’est assez simple en vérité. L’idée à retenir, c’est que le moteur a beau tourner, s’il n’est pas relié aux roues d’une manière ou d’une autre, il tourne dans le vide.
De même, notre énergie, notre amour et tout ce qui fait ce que nous sommes n’ont d’utilité qu’à la condition de servir à quelque chose. Sinon, ce n’est que du bruit et de la fumée. Entre ce que nous sommes et ce que nous faisons, il doit y avoir un lien, une mécanique qui doit faire quelque chose de l’amour et qui doit nous permettre d’avancer.
Je termine avec une dernière idée, même si je pourrais encore développer cela plus longuement, trop peut être. Cette dernière idée, c’est que si nous avançons, il nous faut aussi choisir une direction et une vitesse ; le guidon de la mobylette rend bien cette idée, car c’est l’endroit des choix du pilote. On remarquera que c’est là aussi que sont placés les freins, pour adapter sa vitesse aux circonstances mais aussi le rétroviseur qui permet de regarder en arrière. Ce dernier nous dit quelque chose du passé mais annonce aussi l’avenir. Nos vies sont faites de choix, à nous de faire les bons en fonction de notre vitesse, du chemin parcouru, de ce qui peut arriver aussi.
Chers confirmands, vous pouvez dès à présent prendre la route de la vie, en n’oubliant pas d’allumer les lumières, celle de l’espérance, qui nous invite à aller de l’avant et celle du témoignage que nous laissons derrière nous. Que votre route soit belle et sereine, sans trop de réparations ou d’accident. Vous pourrez cheminer avec la bénédiction de Dieu, qui est comme un casque et des gants : on pourrait s’en passer mais c’est tellement mieux de se savoir protégé, accompagné, aimé sur le chemin de sa vie… Amen