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Plusieurs tentatives d’accorder les opinions seront proposées avec plus ou moins de succès. Il faut citer à ce titre le réformateur strasbourgeois Martin Bucer, qui espérait rassembler les protestants malgré leurs différences. Plusieurs concordes ont été signées, d’autres ont échouées. Le protestantisme était en pleine expansion et ne demandait qu’à atteindre l’Europe entière. Il y eut des tentatives d’imposer ces nouvelles idées par la violence mais elles furent rapidement refusées par les initiateurs de la Réforme, plutôt enclin au dialogue, fidèles à la liberté de religion qu’ils demandaient et prônaient.
Au sein de ce mouvement de liberté religieuse, différentes voix vont se faire entendre. Des désaccords vont naître sur plusieurs sujets désormais discutables. La question de l’Eucharistie (la Sainte Cène) va opposer Martin Luther et le suisse Ulrich Zwingli ou encore le français Jean Calvin. La question du baptême des enfants sera soulevée par d’autres réformateurs et donnera naissance à un mouvement appelé (péjorativement) « anabaptisme » qui sera à l’origine des mouvements évangéliques.
 
Bien heureusement, le soutien politique des princes allemands permit aux Réformateurs de garder la vie sauve et de poursuivre l’expansion de leurs idées : le protestantisme naissait d’une séparation largement consumée avec l’Eglise catholique romaine et dût survivre au rythme des tribulations politiques plus ou moins favorables.
Ce qui n’aurait pu rester qu’une bravade envers l’autorité de l’Eglise a pourtant pris une dimension imprévue : les idées de Luther se sont diffusées et bientôt des disciples se rassemblent autour de lui. Sommés de s’expliquer publiquement pour être condamnés, les réformateurs vont écrire des confessions présentant leur foi nouvelle. Parmi eux, Philippe Melanchthon, professeur également à Wittenberg, saura présenter de manière claire et moins abrupte que Luther les différentes options proposées par les Réformateurs. Devant l’hostilité et l’opposition de l’Eglise et de l’empereur Charles Quint nait un courant, protestant pour l’exercice de la liberté religieuse.
Dans ce 16ème siècle naissant, une voix va s’élever et dénoncer des abus de l’Eglise catholique : un moine, professeur à l’Université de Wittenberg, n’accepte plus l’enseignement doctrinal de son Eglise et veut la réformer. Par sa lecture assidue des textes bibliques, Martin Luther  su résoudre l’angoisse qui le rongeait de l’intérieur : se savoir sauvé à l’heure du Jugement dernier ou non. En (re)découvrant l’amour gratuit de Dieu et l’ouverture du Royaume des cieux à ceux qui se confient en Jésus-Christ, il se mettait en porte-à faux avec une Eglise qui jusque là revendiquait l’exclusivité en matière de salut… Seule l’Eglise pouvait ouvrir (ou fermer) les portes, comme un héritage reçu des apôtres dont le successeur siégeait à Rome.
Avec la Renaissance, l’Europe sort du Moyen-âge et permet à de grands esprits de penser le monde autrement. Les idées se propagent plus rapidement grâce à la toute récente imprimerie. La religion est intimement liée à l’exercice du pouvoir et ici et là se développent des mouvements qui contestent l’ordre établi.
L’Histoire du protestantisme sera encore entachée de sang jusqu’au 18ème siècle, les protestants étant victimes des persécutions dans les royaumes restés catholiques. Le siècle des Lumières accouchera dans la douleur de la liberté d’opinion, de la liberté de conviction et donc de la liberté de religion tant attendue.
 
Le 19ème siècle sera celui de l'installation du protestantisme qui cherchera toujours à nouveau à se réformer, fidèle à ses principes. En France, il est enfin reconnu et joui d'une législation favorable institué par Napoléon, soucieux de ne pas laisser trop d'emprise au catholicisme romain.
 
Des courants théologiques vont encore naître, particulièrement face aux changements sociaux importants de cette époque. C'est la naissance du piétisme, qui veut réaliser concrètement les convictions inspirées de l'Evangile.
 
Le 20ème siècle sera celui d'une certaine continuité marquée cependant par les profondes mutations de la société. Les Eglises protestantes  font le pari d'une modernité réfléchie et d'une ouverture au dialogue qui s'inscrit notament dans le mouvement oecuménique.
 
L'Eglise de demain ne sera pas celle d'hier, ni même celle d'aujourd'hui. Elle devra elle aussi se réformer et prendre la mesure du temps présent sans toujours se conformer aux modes. Elle témoigne d'un passé riche et assumé mais ne saurait s'en contenter. Semper reformanda !
Vidéo réalisée par Audrey LONGPRES-RAILLOT, professeur d'Histoire -Géographie
Brêve histoire du protestantisme 
Retrouvez ici le document 'Jalons' édité par l'UEPAL : les fondements de notre foi
Ecclépédia
L'Eglise protestante expliquée
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